Un an après son exposition à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, Jim Dine revient avec une série inédite de photographies explorant la notion de « portrait ».

Surtout connu pour son appartenance au mouvement pop américain et ses célèbres peintures mêlant objets et abstraction expressionniste, Jim Dine dévoile depuis quelques années une œuvre photographique foisonnante et poétique. Ses nouvelles photographies, créées, imprimées et présentées pour la première fois en France, semblent de plus en plus intimistes et introspectives. Elles rompent avec ses photographies précédentes qui restaient encore proches de sa peinture et regorgeaient de références littéraires.

Avec ces portraits, Jim Dine tente d’explorer les limites de la photographie. Il souhaite grâce à elle « saisir l’inconscient » de ses modèles : sa femme, ses proches, voire son propre visage. Comme il l’explique, son objectif est de « capturer davantage que le visage face à soi (…) Il s’agit de trouver et de représenter l’âme et le subconscient des personnes que j’ai choisi de regarder. » Pour lui, la démarche importe plus que le résultat. D’ailleurs dans de nombreux portraits, le modèle est à peine reconnaissable. Il devient un détail à la périphérie de l’image, une ombre ou simplement une lumière à la limite de l’abstraction. Cette nouvelle série surprend par sa nature psychologique, si différente de ses sculptures et dessins. Jim Dine joue avec un vocabulaire inédit : flous, lumières, souvenirs d’enfance… Certaines photographies sont en noir et blanc, d’autres en couleur, parfois un mélange des deux. Beaucoup sont des photographies de photographies de photographies, ce qui leur donne un aspect ambigu et étonnant.