D’abord, il y a ceci : un photographe considéré par les uns comme l’illustrateur des pauvres rêveries sexuelles sécrétées par une société qui fait de la femme sa marchandise ultime, par les autres comme un authentique génie. Helmut Newton est un paradoxe ambulant. Scandaleux, secret, naïf et pervers, il déstabilise depuis des années les différents milieux photographiques avec ses images fétichistes, impeccablement mises en scène. Depuis les magazines spécialisés à grand tirage jusqu’aux cercles les plus confidentiels de l’art contemporain, il se joue des certitudes les plus ancrées grâce à des modèles splendides, environnés de décors fastueux, morbides, volontairement artificieux.

Arnaud Claass, Latitude, janvier 1982
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