Giant’s Causeway
Que est le lien entre l’utilisation des fruits artificiels et celle des odeurs ?
Avec les bananes, mon problème était de cerner les rapports qu’il peut y avoir entre une conception « vraie» et une conception «fausse» d’une même réalité.
A l’exposition Distances j’ai présenté un ensemble de soixante bananes dont une seule était vraie, mais le soir du vernissage, elles étaient encore toutes identiques. C’est-à-dire qu’on ne cherchait pas à savoir si elles étaient vraies ou si elles étaient fausses. Il y avait soixante bananes, c’est tout.
Ce n’était que dans la mesure où l’une commençait à mûrir, à s’inscrire dans le temps et à en subir les conséquences en brunissant, en pourrissant, que l’on en déduisait qu’il y avait une vraie banane et que les autres, implicitement, étaient fausses. […]
Catherine Millet, Les lettres françaises, 14 janvier 1970