Un printemps à New York
Il est possible que pour un certain temps encore le mot reste irremplaçable, ne serait-ce que pour véhiculer les concepts neufs et établir le constat de leur existence.
Il est certain, cependant, qu’en dépit du talent de quelques écrivains, la littérature n’a pas donné des œuvres aussi actuellement fortes que peuvent l’être les tableaux de Klein ou de Raynaud et les films de Warhol et de tout le cinéma underground.
La littérature d’esprit Pop art s’est vite avérée très inférieure aux créations plastiques dont elles voulait être l’équivalent.
Cette rivalité entre l’image et le mot, Marc Albert-Levin a voulu l’abolir par deux fois : la première en écrivant de brefs ouvrages édités par Jean-Jacques Pauvert (Un printemps à New York, Tour de Farce) qui soient une explosion de réa-lité, un mélange d’événements, d’images et de sensations; la seconde en présentant ses livres dans une galerie où il a reconstitué son univers familier au carrefour de la peinture, des mots et du jazz.
François Pluchart, Combat, 9 mars 1970