Gérard Garouste

Walpurgisnachtstraum

Trois ans après sa dernière exposition « La Bourgogne, la famille et l’eau tiède », Gérard Garouste présente à la Galerie Templon un nouvel ensemble d’œuvres inspirées par le célèbre Faust de Goethe.

Depuis longtemps concerné par l’empreinte du christianisme sur notre culture, Gérard Garouste a choisi d’explorer le mythe de Faust tel que Goethe le présente en 1808, celui d’un homme qui dispute son destin au Diable et à Dieu.

Huiles sur toile, gouaches et bronzes interrogent les grands thèmes de la tragédie : la quête de la connaissance, le désir de jouissance, la nature du Mal, la question du “pari” et du “pacte” avec les puissances maléfiques et alchimiques, l’accomplissement individuel.

Dès les années 1980, Gérard Garouste s’est intéressé aux écrits fondateurs de la culture occidentale. Après La Divine Comédie de Dante, le Don Quichotte de Cervantès ou le Gargantua de Rabelais, il se penche depuis une dizaine d’années sur les textes sacrés, notamment La Bible. Avec Faust, Garouste renoue avec son goût pour la littérature, tout en poursuivant son questionnement, avant tout politique, sur le christianisme et le judaïsme.

La peinture baroque de Gérard Garouste, tour à tour inquiétante et joyeuse, se peuple de variations sur les différents protagonistes – Faust, Méphistophélès, Marguerite, les sorcières –  et d’un bestiaire fantastique – singes et guenon, bouc émissaire, cochon destrier.

Comme dans ses expositions précédentes, le peintre emprunte le visage de proches pour incarner les différents personnages.

On reconnaît également de nombreux autoportraits, en métamorphose permanente entre Méphisto et Faust, qui rappellent sa récente autobiographie. En 2009, dans L’Intranquille : Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou, l’artiste dévoilait ses conflits avec un père antisémite et sa lutte contre la folie. On retrouve dans “Walpurgisnachtstraum” son grand thème du “Classique et de l’Indien » : à la maîtrise par l’artiste des règles de la peinture classique répond une totale liberté picturale, la folie et les intuitions de “l’Indien”.

L’exposition offre une place de choix à la pratique sculpturale de Gérard Garouste, qui a repris le chemin des ateliers de fonderie délaissés depuis les années 1990. En 2010, la commande monumentale qu’il réalise pour la rénovation de l’hôtel particulier du 23 rue de l’Université a redonné à l’artiste le désir de la sculpture, qui se concrétise aujourd’hui dans des sculptures en bronze inédites, entre abstraction et figuration.

Un catalogue de 80 pages sera publié à l’occasion de l’exposition à la Galerie Templon, avec des textes de Bernard Blistène, directeur du Département du développement culturel du Centre Pompidou, Henri Berestycki, mathématicien et Aurélie Barnier, historienne de l’art et critique.

L’artiste

Né en 1946 à Paris, Gérard Garouste vit et travaille entre Paris et la Normandie. Il est l’une des figures majeures de la peinture française. Peintre et sculpteur, il est obsédé par les origines de notre culture, l’héritage des maîtres anciens et les mythes. Son histoire propre est à la base de son travail de “démontage des images et des mots”, de sa préoccupation pour les questions de l’origine, du temps et de la transmission. Ses toiles, faites d’associations d’idées, sont tour à tour inquiétantes et joyeuses, peuplées d’animaux parfois fantastiques et de différents personnages. Ses sources mêlent la Bible, la culture populaire et les grands textes de Cervantès à Rabelais.

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