Né en 1924, anobli par la Reine d’Angleterre en 1987, Anthony Caro est considéré comme l’un des plus grands sculpteurs de ces cinquante dernières années. Ancien élève de Henry Moore, l’artiste a renouvelé le langage de la sculpture contemporaine, expérimentant une large variété de matériaux. Son oeuvre a évolué, dans une liberté totale, de la ligne radicale des années 1960 vers des variations plus narratives et figuratives. On retrouve dans les oeuvres exposées la force du vocabulaire sculptural abstrait qui a fait connaître Anthony Caro. Mais ces nouvelles oeuvres sont « hantées par la figure », comme l’a remarqué la critique d’art américaine Karen Wilkin.

Leur verticalité tend volontairement à explorer des associations figuratives, voire narratives : « Maintenant que faire de la sculpture abstraite n’est plus un obstacle, je me sens libre d’explorer une étendue de possibilités » explique l’artiste dans le catalogue Upright Sculptures paru en 2010. Anthony Caro créait ses sculptures à partir d’objets industriels trouvés – abreuvoir, traverses de chemin de fer, bitte d’amarrage – dont il faut oublier l’utilité première. En acier rouillé, fonte, bois, compressées à l’intérieur de cette structure verticale, les oeuvres paraissent sur le point d’imploser. Avec elles, Anthony Caro réfléchissait à la création d’une sculpture « sans extérieur », dont c’est la profondeur qui importe.