Longtemps associé à la Figuration Narrative, Valerio Adami convoque pourtant ici la tradition du dessin néo-classique et retourne aux sources de sa première formation à l’Accademia di belle arti di Brera a Milano. Sa douzaine de nouvelles toiles, inédites, réalisées pour la plupart dans son atelier de Montmartre, met en scène des compositions complexes où sa célèbre ligne noire, souple, cerne et découpe chaque forme. L’artiste-nomade poursuit l’exploration de ses thèmes de prédilection : le voyage, la musique, la littérature et le théâtre. Si certaines oeuvres ont des accents autobiographiques ou évoquent des vignettes de la vie quotidienne, on découvre également des hommages explicites, tel une toile dédiée au grand poète Walt Whitman ou une autre au Hamlet de Shakespeare.

Plus que jamais l’artiste définit sa pratique comme une « interrogation philosophique sur le verbe ». Enigmatique et maîtrisée, sa peinture défie les lois de la perspective en multipliant les plans et les points de fuite. Les couleurs vives, inattendues, contrastent avec l’apparente mélancolie des personnages. De ces distorsions, le peintre tente de faire jaillir de nouvelles significations. Comme il l’explique : « Là résident tout le mystère et la magie de la peinture : créer un mythe, créer ce conflit entre le temporel et l’intemporel. »