C’est à la faveur de l’élection de Barack Obama en 2008 que Kehinde Wiley a commencé à s’interroger sur la question d’un leadership présidentiel. L’artiste américain, dont l’œuvre réinterprète les représentations de la puissance et du prestige dans l’histoire de la peinture de portrait, imagine dès 2012 une série inédite dédiée aux chefs d’État africains. Il parcourt le continent les dix années suivantes pour les rencontrer. Avec chacun d’entre eux, il aborde l’histoire du portrait aristocratique, royal et militaire dans l’Europe des 17e, 18e et 19e siècles afin d’élaborer, une composition qui illustre le regard singulier de chaque leader sur ce que signifie être un dirigeant africain contemporain.
Les portraits conçus reflètent les éléments culturels distinctifs de chaque État et révèlent l’identité d’un individu à travers le double prisme de l’artiste et de son modèle. Ces peintures monumentales mettent à nu les contours de l’ego ainsi que les différentes stratégies de communication relatives à la construction d’une image personnelle et publique.