Made in Nîmes
TEMPLON accueille pour la première fois à New York le peintre abstrait Claude Viallat. Légende du dernier mouvement d’avant-garde français Supports/Surfaces, Claude Viallat, 88 ans, investit l’espace de Chelsea avec une installation de larges bâches colorées, des années 70 à nos jours.
« La forme n’a aucun intérêt. Ce qu’il y a, c’est qu’elle n’est pas géométrique, elle n’est pas symbolique, elle n’est pas représentative, elle n’est pas décorative, donc elle a toutes les qualités »
Claude Viallat
Basé à Nîmes, dans le sud de la France, Claude Viallat a mis en place il y a plus de 60 ans un protocole artistique immuable. Rejettant la notion de tableau, de figuration ou de narration, il décline la même forme abstraite – évocatrice d’une cellule ou d’un osselet – sur des tissus trouvés, sans châssis, ni cadre. Figure de proue du mouvement Supports/surfaces qui cherchait à renverser les codes de la peinture, Claude Viallat s’est imposé aujourd’hui comme un des peintres les plus radicaux de sa génération.
L’exposition chez TEMPLON propose un regard rétrospectif sur sa pratique. Des bâches brutes des années 60, aux larges compositions sur tissus imprimés, jusqu’à ses toiles collées et rapieccées de ces dernières années, cet ensemble démontre la créativité sans précédent d’un artiste qui n’a jamais renoncé au programme qu’il s’était fixé au début de sa carrière. Grand admirateur de Matisse, son travail emprunte tour à tour à des sources aussi variées que l’art rupestre, la culture native-américaine, ou encore la tauromachie. Son œuvre témoigne d’une attention toute particulière à la scène outre-Atlantique comme en témoignent les discrets drippings, clin d’œil à la légende de l’expressionisme abstrait Jackson Pollock, qui ponctuent ici et là les bâches militaires, foulards ou chutes de textile de luxe. A travers ses recherches sur le volume et l’espace, se dessine une remise en cause totale du statut de l’œuvre d’art et de la fonction même de son exposition.
Claude Viallat est né en 1936 à Nîmes, où il vit et travaille aujourd’hui. Il est l’un des fondateurs de « Supports/Surfaces » dans les années 1970, mouvement qui appelle à un renouvellement de l’art par la remise en question des matériaux traditionnels. Viallat commence ainsi à travailler sur des bâches industrielles, sur lesquelles il répète à l’infini une même forme abstraite, sorte d’osselet devenu sa signature. Répété au pochoir sur divers supports, ce motif ouvre une réflexion sur le sens du geste créatif et le statut « d’œuvre d’art ».