Cosmography
TEMPLON New York présente l’exposition collective Cosmography, une exploration poétique du cosmos, avec des œuvres des artistes de la galerie Abdelkader Benchamma, Will Cotton, Iván Navarro, Jitish Kallat et Chiharu Shiota, ainsi que d’autres artistes tels que Laurent Grasso, David Huffman, Chris Martin, Mariko Mori Toshiko Takaezu et De Wain Valentine.
La cosmographie, l’étude scientifique de la cartographie des caractéristiques générales de l’univers, est un domaine qui intègre la géologie, la géographie et l’astronomie. Ces artistes repoussent les limites de la science et de la croyance par des examens interdisciplinaires de la mythologie, de l’histoire et des mathématiques. Les surfaces palmées, les strates géologiques et les nébuleuses explosives imitent les mystères ondulants du monde céleste, tout en étant parallèles aux réseaux humains ; les vaisseaux sanguins, les géométries sacrées et les connexions invisibles de la mémoire partagée matérialisent le cosmos au sein d’un micro univers. Ils mettent en avant la tentative de l’humanité d’appréhender l’infini en nommant, en cartographiant et en enregistrant des phénomènes à grande échelle.
Mariko Mori, De Wain Valentine, Laurent Grasso et Iván Navarro travaillent à l’intersection de la technologie et de la spiritualité. Tout en paraissant surnaturelles ou miraculeuses, ces œuvres mettent l’accent sur les éléments industriels fabriqués par l’homme. Croisant technologie et spiritualité, Mori adopte une identité de cyborg au sein d’environnements technologiques. Avec une simplicité et une grandeur qui rappellent l’esthétique futuriste du milieu du siècle, les œuvres de Valentine conservent leur sens de l’importance cosmique des décennies après leur création, faisant appel à une vision universelle de l’avenir. Les illusions créées par Grasso fabriquent un état de conscience pour explorer l’incertitude, matérialisant l’espace entre le visible et l’invisible. Les reproductions de corps célestes chimériques de Navarro sont parsemées d’étiquettes attribuées par l’homme, soulignant les efforts de l’humanité pour revendiquer le cosmos.
L’intervention humaine dans la cartographie de l’univers est un sujet partagé par Jitish Kallat, Abdelkader Benchamma, Chiharu Shiota et Toshiko Takaezu. Utilisant à la fois des formes géométriques et organiques, ces représentations servent d’abstractions de l’espace, du temps et des cycles invisibles. Les recherches de Kallat sur l’éphémère et la subsistance combinent les données et l’abstraction pour conceptualiser l’univers. Rappelant les vortex et les tourbillons instables, les formations d’encre de Benchamma demandent à être déchiffrées comme un test de Rorschach. Shiota utilise des fils noirs et rouges pour créer des toiles inextricables, symbolisant des réseaux humains et cristallisant des univers miniatures. Takaezu envisage également les objets comme une métaphore de l’univers interne de l’homme avec ses « formes fermées », à la fois singulières et collectives, mystérieuses et puissantes.
Les mondes surréalistes abstraits de David Huffman entremêlent l’imagerie naturelle et céleste. Des motifs spirituels tels que les emblèmes du mysticisme égyptien et l’imaginaire afrofuturiste servent de points de repère à sa réflexion sur l’étendue de l’univers et notre lien avec lui. Inspiré par la notion de spiritualité partagée, Chris Martin explore le spectre entre l’éternel et le présent, le vaste et l’intime. Les utopies artisanales de Will Cotton ouvrent la porte à de nouvelles réalités dans lesquelles l’homme joue un rôle central. Ces artistes explorent une vision surréaliste et cosmique de l’avenir, riche d’histoires personnelles et d’occasions de changement. Ces œuvres métaphysiques contemplent notre relation aux structures intangibles qui lient notre univers et suggèrent également une étude interne, peut-être spirituelle, des mondes qui sont en nous.