Oil of Angels
Ce printemps, TEMPLON Paris ouvre ses portes à l’univers complexe et fascinant d’Oda Jaune, une artiste dont l’œuvre transcende les frontières de l’imagination.
“And suddenly we see
that love costs all we are
and will ever be.
Yet it is only love
which sets us free. “
Touched By An Angel, Maya Angelou
À travers un éventail d’une vingtaine d’huiles sur toile, elle questionne un thème intemporel et universel : l’amour inconditionnel.
Originaire de Bulgarie et formée en Allemagne, Oda Jaune a su, en plus de dix ans, bâtir une œuvre audacieuse, libérée des conventions. Sa peinture, à la fois poétique et visionnaire, parcourt les méandres de l’inconscient et tisse un langage qui flirte avec le surréalisme, invitant les spectateurs à explorer des émotions rarement mises en lumière.
Inspirée du poème « Touched by an angel » de Maya Angelou, l’exposition se concentre sur le pouvoir de l’amour à travers le prisme fascinant des anges, un symbole à la fois de l’immortel et paradoxal. Les êtres de type angélique sont reconnus par les humains depuis l’aube de la civilisation. Archétype de la communication entre les mortels et le divin, les anges existent dans presque toutes les religions et cultures, apparaissant dès 3 000 ans avant J.-C. dans l’art pékinois, juif, islamique et, plus tard, dans l’art chrétien.
A travers son exposition « Oil of Angels », Oda Jaune éloigne l’Ange du religieux et le place comme l’être que nous portons en nous, creusant profondément notre nature humaine et la notion d’ange comme incarnation du bien qui est en nous.
L’œuvre maîtresse de l’exposition est une toile magistrale de 5 mètres de long. Hommage touchant et monumental à l’amour maternel, elle met en scène un corps hybride au ventre arrondi, niché entre quatre jambes féminines, trônant nonchalamment sur une table. Au-dessus, un bras ailé protège un nourrisson fragile, évoquant à la fois la douceur et la puissance de l’amour maternel inconditionnel et sa capacité à tout surmonter. La peinture d’Oda Jaune crée un rapport sensoriel captivant. Le spectateur est attiré par la délicatesse de la peau de porcelaine avant d’être confronté à des éléments plus austères, tels qu’un paysage de chair tendrement rosé, évoquant l’idée du placenta, et un pot de lait d’un blanc pur, représentant le tout premier repas, la source de la vie et le moment où l’on fait partie du monde matériel vivant, dans toute sa splendeur et sa cruauté. Ce contraste saisissant évoque inévitablement la dualité et la puissance de l’amour, nourrissant et pourtant si fragile.
Avec cette exposition, Oda Jaune nous rappelle que l’art est le langage de l’âme, capable de poser des questions profondes sur nos êtres, nos décisions et notre existence, de sa rébellion contre l’instant – ici et maintenant. « Je crois que seul l’amour est la réponse. J’aspire à savoir à quelle profondeur nous pouvons aimer en tant qu’humains, la capacité de cet amour inconditionnel à surmonter le chagrin et la douleur, l’injustice, à nous donner les ailes pour pardonner l’impardonnable, à nous élever, à nous sortir de la spirale de l’obscurité. Je voulais voir les anges qui sont en nous, je voulais visualiser l’amour, sa valeur inconditionnelle et transcendantale qui est capable de tout !
En fusionnant le réel et le visionnaire, Oda Jaune réaffirme la façon dont la peinture peut être celle qui prolonge là où les mots ne peuvent pas…
Dans le cadre d’une série de discussions modérée par la critique d’art Amélie Adamo, la galerie organisera une conversation avec l’artiste Oda Jaune le jeudi 20 mars à 19h au 30 rue Beaubourg, Paris 3, gratuite et ouverte à tous.
Née en 1979 à Sofia en Bulgarie, Oda Jaune vit et travaille à Londres. L’artiste développe à travers sa peinture et ses aquarelles un univers tourmenté et plein de poésie. Entremêlant visions tendres, naïves, violentes, parfois érotiques et drôles, elle explore sans concession un inconscient affranchi des conventions. Ses tableaux dérangent et mettent le spectateur dans une position d’abandon où l’inhibition n’est pas de mise.