Musée Paul Valéry – Sète
Le Musée Paul Valéry à Sète consacre une exposition personnelle à Nazanin Pouyandeh jusqu’au 2 mars 2025.
« Peindre la peinture » est une démarche introspective, où la peinture devient à la fois sujet et
médium. Cette approche conduit Nazanin Pouyandeh à réinterpréter les codes picturaux traditionnels, en mêlant des références à l’histoire de l’art à des éléments contemporains.
Nazanin Pouyandeh intègre à ses toiles des motifs et des citations issus de la peinture ancienne,
des arts premiers, mais aussi de la bande dessinée, de la photographie et d’autres sources visuelles encore. Cette fusion d’influences crée des compositions où les techniques et les styles se
rencontrent, offrant une réflexion sur la nature même de la peinture et son évolution à travers
le temps.
En revisitant des thèmes classiques et en les adaptant à des contextes actuels, Nazanin
Pouyandeh interroge la pertinence des récits historiques ainsi que leur résonance dans notre
société contemporaine. Cette démarche souligne la capacité de la peinture à se renouveler et à
dialoguer avec son propre héritage, tout en s’ouvrant aux influences actuelles.
Léonard de Vinci disait de la peinture qu’elle est « cosa mentale ». En « peignant la peinture »,
Nazanin Pouyandeh propose ainsi une exploration de son art, où chaque œuvre devient une méditation sur le médium pictural lui-même, ses traditions, ses transformations et sa place dans le
monde contemporain.
Dans la peinture de Nazanin Pouyandeh, les scènes oniriques mêlent réalité et imaginaire, créant des univers à la fois familiers et étranges. Dans sa peinture d’apparence vériste se glissent en effet des décalages et des déformations qui introduisent de l’étrangeté et du trouble. Des personnages aux postures oscillant entre hiératisme, violence et sensualité explorent les di – vers affects et instincts primitifs de l’être humain. Ces figures, souvent inspirées de modèles vi – vants, sont insérées dans des décors construits de toutes pièces, où se juxtaposent des motifs hétéroclites provenant de tableaux de la Renaissance ou de miniatures persanes. Les scènes oniriques, qui mêlent influences culturelles et historiques pour créer des œuvres à la fois trou – blantes et fascinantes, offrent une réflexion profonde sur la condition humaine.
Née à Téhéran en 1981, Nazanin Pouyandeh est reçue à l’École des beaux-arts en 2000, où elle intègre l’atelier du peintre Pat Andrea. Sa virtuosité technique pousse au paroxysme la dimension vériste de sa peinture, sans qu’il existe toutefois de rapport avec l’hyperréalisme. Nazanin Pouyandeh puise en réalité dans toutes les sources d’images disponibles, puisque les frontières entre les arts, les époques et les cultures sont aujourd’hui devenues perméables. De tels rapprochements comme des jeux de disproportion entre les figures résulte un sentiment d’étrangeté formelle, qui a beaucoup à voir avec le rêve. Nazanin Pouyandeh interroge les représentations collectives de la femme, mais aussi les thèmes de l’érotisme et de la violence.