Jan Van Imschoot

After Paradise – Triennal Kortrijk

Dans le cadre de la Triennale After Paradise, Jan Van Imschoot a créé l’œuvre NA ABRAHAM (2006-2024) pour la salle adjacente. Elle se compose de 42 dessins. Les scènes emblématiques sont un mélange de neuf esquisses originales réalisées pour Monument for 1302 et de 31 nouveaux dessins pour lesquels Van Imschoot s’est inspiré de l’œuvre d’Abraham van Diepenbeeck.

Jan Van Imschoot appartient à une génération d’artistes qui a joué un rôle majeur dans la revalorisation de la peinture figurative dans les années 1990. Sa peinture repose sur une profonde conscience de l’histoire de l’art. Il raconte des histoires en s’inspirant d’autres conteurs issus de la scène artistique, littéraire et cinématographique. Dans son univers créatif, il met un point d’honneur à interagir avec l’histoire de l’art de manière ludique, car « l’absence de jeu tue l’art ».

Pour le tableau Monument for 1302 de 2006, on lui a demandé de livrer une interprétation contemporaine de la bataille des Éperons d’or de 1302 pour l’hôtel de ville historique de Courtrai.

Cette peinture murale fait le lien entre la bataille historique et sa rétrospection aux XIXe et XXe siècles. On peut y voir l’opposition entre Ernest Claes, dont le personnage « de Witte » joue le Lion des Flandres dans la série télévisée Wij, Heren van Zichem (1969), et Hendrik Conscience, chargé par Léopold Ier d’écrire Le Lion des Flandres en 1838. L’artiste s’est inspiré de la tension entre un nationalisme du peuple flamand et un nationalisme d’État belge. C’est aussi le personnage de « de Witte » qui lui a donné l’idée d’illustrer la bataille des Éperons d’or sous la forme d’un jeu d’enfants : Les Flamands sont représentés comme des filles et les Français comme des garçons. Pour ce faire, Van Imschoot a utilisé des photos de réels enfants courtraisiens.

Abraham 1

Détails

L’artiste

Né à Gand en 1963, Jan Van Imschoot vit et travaille en France depuis 2013. Jan Van Imschoot explore les possibilités de la peinture, élaborant une œuvre à forte charge critique et dramatique avec de nombreuses références artistiques, du Tintoret à Luc Tuymans, en passant par Goya ou Matisse. Jan Van Imschoot installe ses personnages, décors et narrations dans les marges de l’Histoire, à coup de perspectives recomposées, de tons forcés, de corps en mouvement et d’un coup de pinceau qu’il qualifie d’ « anarcho-baroque ». Son travail explore les motifs de la liberté, de la censure et de la violence des systèmes politiques ou idéologiques.

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