Cette nouvelle exposition, la première depuis 4 ans à Paris, est l’histoire d’une confrontation : les réflexions personnelles de l’artiste développées depuis des décennies autour de la géographie et l’espace urbain, soudainement confrontées à la réalité d’une pandémie mondiale. Au cœur de la galerie, une cabane d’inspiration tadjike laisse entrevoir des tapis nonchalamment posés au sol, clin d’œil aux nombreux voyages empêchés ces dernières années. L’artiste s’interroge : « Comment cette épidémie a-t-elle restreint nos libertés physiques ? Quel impact a eu la pandémie sur notre perception du voyage ou de notre condition citadine ? »

Franz Ackermann répond par un jeu expérimental avec d’imposantes « cartographies mentales » déployées sur plusieurs mètres. Au fond de la galerie, deux murs peints et une quinzaine d’œuvres – photographies, huiles, aquarelles, acryliques et dessins – proposent une dissonance presque insolente, une « soif de liberté dans un monde qui n’en est aujourd’hui que trop privé ».

Le sous-sol offre à son tour une plongée saisissante dans un univers chaotique : six huiles monumentales couvertes de projections vidéo.

À travers ce carnaval silencieux, Ackermann explore le monde post-covid : « A l’ère de l’hyper-numérisation et de l’hyper-information, comment percevons-nous aujourd’hui la différence entre réalité et illusion ? Qu’est devenue l’expérience dite « authentique » ? »