Cathedral of the Pines
Le photographe américain Gregory Crewdson présente pour la première fois en Europe sa dernière série : Cathedral of the Pines.Très attendue, cette série exceptionnelle de 31 photographies sera présentée conjointement à Paris et à Bruxelles.
Toutes les oeuvres ont pour décor la petite commune rurale de Becket dans le Massachussetts, où Gregory Crewdson s’est isolé avant de retrouver l’inspiration. ‘C’est au cœur des forêts de Becket, Massachussets, que j’ai finalement senti l’obscurité se lever, que je me suis reconnecté avec mon processus artistique et que j’ai évolué vers une période de renouveau et d’intense créativité’ explique-t-il.
Dans ces images qui rappellent la tradition picturale du 19ème siècle, Gregory Crewdson capture des personnages figés dans la nature ou dans des scènes d’intérieur ambigües. Il joue sur les tensions entre art et réalité, séparation et relation, intimité et isolement.
Le photographe installe ses sujets dans des environnements qui semblent familiers. Pourtant leurs gestes et la mise en scène dégagent une impression de mystère où le drame affleure – une jeune femme se fait couper les cheveux à l’orée d’une forêt ; une autre s’est arrêtée, en nuisette et mains souillées de terre, devant une cabane de jardin abandonnée ; un couple dénudé est installé sur le plateau rouillé d’un pick-up… Ces images renvoient à des desseins invisibles et inconnus.
Depuis plus de vingt ans, Gregory Crewdson a fait des rues et des foyers de l’Amérique des petites villes le décor de narrations inquiétantes, de l’étrangeté qui sourd sous la façade du rêve américain. A l’instar d’un réalisateur, depuis sa série nocturne Twilight (98-02) l’artiste planifie méticuleusement ses mises en scène et travaille avec une équipe complète de tournage. Reprenant les codes du cinéma fantastique, du drame psychologique, du suspense, il se place dans le sillage de Diane Arbus, Alfred Hitchcok ou Edward Hopper.
Né en 1962 à Brooklyn, Gregory Crewdson vit et travaille à New York. Figure majeure de la photographie américaine, il met en scène ses photographies comme des films avec acteurs, décors, accessoiristes, storyboards, maquilleurs. C’est une manière d’évoquer la face noire du rêve américain mais aussi ses propres drames psychologiques. Selon lui, seule la photographie reste toujours silencieuse. Il n’y a ni avant, ni après. Les événements qu’elle capture restent un mystère.