Contes ineffables
Trois ans après sa dernière exposition, Gérard Garouste revient à la Galerie Templon avec Contes ineffables. Cette exposition met en scène l’univers des mythes et des contes, privilégié par l’artiste pour évoquer des questions universelles telles que le rapport au temps, aux autres et à la connaissance.
Après s’être plongé dans le Faust de Goethe en 2011, Gérard Garouste choisit cette fois de ne pas se limiter à un seul sujet : tableaux, gouaches et sculptures sont structurés comme un rêve ; leur logique dérive de flux imprévisibles créant un effet de flottement qui forme le thème principal de cette exposition. L’artiste suggère ainsi que la connaissance s’enrichit d’une double lecture, l’une passant par l’entendement et l’autre par l’oeil, exigeant de se laisser guider par l’imagination.
Dans ces « images subliminales » faites de réminiscences et d’associations d’idées, on retrouve pêle-mêle Tintin et Milou de la bande dessinée d’Hergé, le Talmud, les fables de La Fontaine, les contes de la tradition ashkénaze, Don Quichotte, Faust et des références à l’histoire de l’art, Grünewald, Millet, les paysages romantiques …
L’artiste prête aux protagonistes de ses oeuvres les traits de ses proches, mais aussi les siens : dans ses nombreux autoportraits, il devient tour à tour le malade, le héros biblique, ou un mystérieux animal. Ces visions entrent en résonnance avec le témoignage autobiographique du peintre transmis en 2009 dans L’Intranquille : Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou.
Conçu comme une installation, l’accrochage suggère les affinités courant d’une oeuvre à l’autre, de Saint Hubert au Rabbin et l’oiseau, de Jonas à l’Ane au crépuscule ou du Prince Valet aux Cigares du pharaon. L’exposition lie les fragments d’une pensée éclatée. Les Contes ineffables dessinent ainsi un parcours mental qui se dispersera une fois l’exposition terminée.
Né en 1946 à Paris, Gérard Garouste vit et travaille entre Paris et la Normandie. Il est l’une des figures majeures de la peinture française. Peintre et sculpteur, il est obsédé par les origines de notre culture, l’héritage des maîtres anciens et les mythes. Son histoire propre est à la base de son travail de “démontage des images et des mots”, de sa préoccupation pour les questions de l’origine, du temps et de la transmission. Ses toiles, faites d’associations d’idées, sont tour à tour inquiétantes et joyeuses, peuplées d’animaux parfois fantastiques et de différents personnages. Ses sources mêlent la Bible, la culture populaire et les grands textes de Cervantès à Rabelais.