Grace and Beauty
A 87 ans, Jim Dine, légende de l’art américain, investit les deux étages du vaste espace de la galerie rue du Grenier Saint Lazare, avec « Grace and Beauty », une série d’oeuvres inédites créées spécialement pour l’occasion.
Mêlant larges peintures sur bois et nouvelles sculptures en bronze anthropomorphiques, Jim Dine déploie une réflexion sur la création, sa puissance et ses limites. Ses tableaux démesurés évoquent à la fois les murs de l’atelier et la palette du peintre. Ils se dressent comme des décors, entre abstraction et figuration, avec en leur coeur, des entrelacs de tuyaux en laiton ou des outils de bricolage fracassés,
déformés à l’extrême. En contrepoint, ses sculptures en bronze, d’une complexité et d’une virtuosité technique rares, tiennent tout à la fois de la machine, du végétal et de la statuaire classique.
Parisien d’adoption depuis une vingtaine d’années, Jim Dine qui a souvent été associé aux premiers pas des happenings new yorkais puis aux heures glorieuses du pop art américain, revendique une farouche indépendance et une liberté formelle totale.
Ses nouvelles oeuvres repoussent les limites de l’expérimentation technique. Le bronze prend l’apparence du bois ou de la mousse industrielle. Patinées à la main, les sculptures rivalisent avec les toiles par la sophistication de leur palette chromatique. Aux haches ou aux morceaux de marteaux, répondent des fragments de visages ou des formes de coeurs. A la fois désarmante de simplicité et sophistiquée, brutale et délicate, cette nouvelle série entend réaffirmer le pouvoir absolu de l’artiste : celui d’anticiper et de défricher les nouveaux territoires du beau.
Le 23 septembre à 20h, la Maison de la Poésie, située au 157 Rue Saint-Martin, Paris 3, accueillera l’artiste pour une lecture de son œuvre poétique.
Né en 1935 à Cincinnati dans l’Ohio, Jim Dine vit et travaille entre Paris, Göttingen en Allemagne et Walla Walla aux États-Unis. Pionnier du happening et compagnon du Pop Art, il emprunte une voie singulière. Grand expérimentateur de techniques, il travaille le bois, la lithographie, la photographie, le métal, la pierre ou la peinture. L’outil et le processus de création sont aussi cruciaux que l’œuvre achevée. L’artiste explore les thèmes du soi, du corps, de la mémoire à travers une iconographie personnelle composée de cœurs, de veines, de crânes, de Pinocchio et d’outils.