James Casebere

House

La Galerie Daniel Templon est heureuse d’annoncer l’exposition à l’Impasse Beaubourg de la nouvelle série House du photographe James Casebere, montrée pour la première fois en Europe.

Peut-être son plus ambitieux projet à ce jour, House est un ensemble de photographies en couleur recréant une banlieue idéale. Cet espace imaginaire est le fruit des impressions de l’artiste liées au Dutchess County aux Etats-Unis. Il a fallu deux années de travail pour achever la maquette gigantesque photographiée en studio.

De confortables maisons colorées sont installées sur de vastes coteaux verdoyants sur lesquels on voit passer les différentes heures de la journée. De façon inédite, James Casebere introduit parfois une présence humaine dans des images qui, souvent, ne gardent que des traces de son passage – lumière qui filtre aux fenêtres, tondeuse à gazon abandonnée. Entre « tout juste abandonnée » et « sur le point d’être habitée », l’architecture qu’il décrit est saisie au « moment de l’étrange » (A.Vidler).

James Casebere réfléchit sur sa propre fascination pour la maison perçue comme symbole de l’utopie communautariste américaine. Son travail se veut un commentaire poétique sur la crise des subprimes. L’illusion de ses photographies fait écho à celle d’un système intenable basé sur la vie à crédit. En nous faisant méditer sur un monde de modèles à taille de jouet, l’artiste révèle la  fragilité du rêve américain de propriété et de prospérité.

 

S’appuyant sur son goût pour l’architecture, et nourri aux sources cinématographiques, le travail de James Casebere l’a établi il y a vingt-cinq ans à l’avant-garde des artistes de la « staged photography », la photographie de mise en scène dont Jeff Wall ou Gregory Crewdson sont les protagonistes les plus connus. Montrées pour la première fois à la Biennale du Whitney Museum à New-York au début 2010, les images de House ont marqué l’actualité artistique américaine. Elles perpétuent la trajectoire d’un artiste qui cultive l’ambigüité de la photographie et celle des géographies humaines. Un travail politique que l’on a pu découvrir en France lors de sa première exposition en 2005 à la Galerie Templon ; l’artiste examinait alors les rapports entre Occident et Orient. De retour en 2008, il s’inspirait des prisons secrètes.

Né en 1953, James Casebere vit et travaille à New York. Il a récemment participé à l’exposition « Pictures generation » au Metropolitan Museum de New York en 2009 ainsi qu’à « Haunted : Contemporary Photography/Videoperformance » au Solomon R.Guggenheim Museum de New York en 2010.

Son œuvre est représentée dans de nombreuses institutions, notamment au Museum of Modern Art, au Solomon R.Guggenheim Museum et au Metropolian Museum à New-York, au Victoria and Albert Museum et à la Tate Modern (Londres).

L’artiste

Né en 1953 dans le Michigan, James Casebere vit et travaille à New York. Pionnier de la photographie de mise en scène, ses œuvres, commentaires poétiques de notre société, ne renvoient jamais à une réalité clairement identifiable. L’artiste travaille à partir de maquettes, reconstitutions imaginaires et standardisées d’architectures familières, construites en atelier puis servant de base à ses photographies. Paradoxalement, la beauté plastique de ses photographies renvoie souvent à un sentiment de malaise et de vide.

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