Six ans après sa dernière exposition parisienne, l’artiste berlinois René Wirths revient à l’Impasse Beaubourg avec un nouveau projet autour des objets et de leur représentation ; comme un clin d’œil libre à l’exposition des Accumulations d’Arman présentée en face rue Beaubourg.

Fasciné par la question de la perception, René Wirths s’astreint à peindre de façon stricte des objets du quotidien. Soumis à un examen visuel complet dans la lumière de l’atelier, les objets devenus sujets de René Wirths sont cadrés sur un austère fond blanc, reproduits minutieusement sans souci a priori de vérité. Chaque tableau intègre la présence d’autres objets, à travers les reflets des tableaux voisins de l’atelier, et souvent la présence de l’artiste lui-même.

René Wirths développe ainsi une pratique picturale plus proche de l’art conceptuel que de la peinture traditionnelle. ll évolue à la frontière entre réalité accessible et vision subjective, entre phénomène optique et contexte, pour s’intéresser spécifiquement au regard porté sur l’image et ses objets dans notre expérience du monde – un regard en réalité consacré à la peinture.

Le titre de l’exposition, Jazz, ludique et associatif, reflète le processus de travail ouvert de l’artiste. Les influences et les perspectives de René Wirths dépassent en effet le simple champ du réalisme ou de l’hyperréalisme. En jouant sur l’apparence rythmique de ses peintures, Wirths orchestre une exposition semblable à une mélodie complexe alternant lenteur et accélérations, silence et hauteur de ton, approche intellectuelle ou intuitive.