Jim Dine, The Classic Prints
Pour son retour dans l’espace bruxellois après six ans d’absence, l’artiste Jim Dine, figure incontournable de la création contemporaine américaine, présente un parcours rétrospectif de son travail de gravure, dont il est devenu au fil des années un des maîtres incontestés.
La question du multiple est d’ailleurs secondaire chez lui, et de nombreux tirages sont retouchés à la main. « Ça m’est égal de faire des éditions. Si chaque tirage était unique, j’en serais aussi heureux. Ce qui est excitant pour moi c’est l’invention, ajouter, enlever, passer d’un état à un autre. Colorer à la main un tirage en bois en noir et blanc, puis le remettre sur la presse pour imprimer en couleur, puis prendre un chiffon trempé dans la térébenthine et la frotter par-dessus puis rajouter de la lithographie au-dessus. C’est plus que ça, c’est la liberté de transformer quand je veux, et de voir l’image s’enrichir. »
La vingtaine d’œuvres créées entre 1981 et 2015, et rassemblée ici témoigne de cette jubilation de la découverte et du plaisir de la déclinaison sur quelques thèmes choisis. Le cœur, symbole de la palette et du féminin, côtoie les fantomatiques robes de chambre, forme d’autoportraits masqués, auxquels répondent des Vénus de Milo, figures éternelles de la culture occidentale et de mondes révolus.
Bientôt âgé de 85 ans, Jim Dine vit et travaille entre Montrouge, en banlieue parisienne, Göttingen (Allemagne) et Walla Walla sur la côte ouest américaine. Depuis sa première exposition en 1960, son œuvre a été présentée dans près de 300 expositions personnelles. Jim Dine est représenté dans plus de 70 collections publiques à travers le monde, dont celle du Metropolitan Museum of Art de New York, du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou à Paris ou de la Tate Collection à Londres.
En 2018, le Mnam – Centre Pompidou a organisé une importante exposition à partir de la donation exceptionnelle au musée par l’artiste américain, d’une vingtaine de ses œuvres. Cette exposition a voyagé au Centre Pompidou Malaga puis au Multimedia Museum de Moscou. A Rome, son œuvre fait actuellement l’objet d’une importante rétrospective au Palazzo delle Esposizioni (ouverte jusqu’au 2 juin 2020). Au printemps 2020, un groupe de ses gravures sera présenté dans le cadre de l’inauguration de la Fondation Helenis-GGL à Montpellier et de son importante commande « Faire danser le plafond », un plafond réalisé spécialement pour cet hôtel particulier du 17ème siècle avec la collaboration de la Manufacture de Sèvres.
Né en 1935 à Cincinnati dans l’Ohio, Jim Dine vit et travaille entre Paris, Göttingen en Allemagne et Walla Walla aux États-Unis. Pionnier du happening et compagnon du Pop Art, il emprunte une voie singulière. Grand expérimentateur de techniques, il travaille le bois, la lithographie, la photographie, le métal, la pierre ou la peinture. L’outil et le processus de création sont aussi cruciaux que l’œuvre achevée. L’artiste explore les thèmes du soi, du corps, de la mémoire à travers une iconographie personnelle composée de cœurs, de veines, de crânes, de Pinocchio et d’outils.