May You See Rainbows
Pour la toute première fois en France, la Galerie Templon expose la très jeune peintre allemande Oda Jaune. A seulement 29 ans, cette artiste d’origine bulgare, développe un univers unique, où se croisent dans une atmosphère onirique, influences surréalistes, iconographie rétro, réalisme socialiste, réminiscences du cinéma hollywoodien, réclame ou faits divers.
Née en 1979 à Sofia, Oda Jaune est arrivée à l’adolescence en Allemagne. Elle a fait ses études à l’Académie des Beaux Arts de Düsseldorf, où elle a été l’étudiante du peintre Jörg Immendorff. Son travail, très personnel et d’une maturité inhabituelle, explore un monde étrange où des individus, objets, formes non identifiées évoluent dans des scènes à la fois poétiques et dérangeantes.
Régulièrement, un organe ambigu – cœur, morceau de chair ou langue – fait une apparition inattendue, renforçant ainsi une impression de sensualité mais aussi d’étrangeté, proche du fantastique. « Quand Jaune crée des œuvres avec des formes anthropomorphiques, elle construit une symbiose formelle entre l’Homme et la nature qui (…) permet un flux visible entre les formes organiques de la nature et les formes culturelles représentées par l’Homme, par ses instruments, que ce soit pour la guerre ou le travail », analyse le critique d’art Achille Bonito Oliva.
L’artiste construit son tableau comme un scénario de film mais à la manière des maîtres anciens, entre baroque et maniérisme. Les thèmes abordés sont empruntés à son environnement proche : souvenirs, lectures, images aperçues sur Internet. Sans inhibition, elle puise dans son expérience la plus intime des compositions qui évoluent librement selon son imagination. Comme elle l’explique : « Ce n’est pas important d’où viennent les motifs, mais plutôt ce qu’ils deviennent. »
Née en 1979 à Sofia en Bulgarie, Oda Jaune vit et travaille à Londres. L’artiste développe à travers sa peinture et ses aquarelles un univers tourmenté et plein de poésie. Entremêlant visions tendres, naïves, violentes, parfois érotiques et drôles, elle explore sans concession un inconscient affranchi des conventions. Ses tableaux dérangent et mettent le spectateur dans une position d’abandon où l’inhibition n’est pas de mise.