René Wirths

Nature morte

Pour sa première exposition à la Galerie Daniel Templon, l’artiste berlinois René Wirths propose dans l’impasse Beaubourg, un ensemble de douze « natures mortes » spectaculaires : des objets de la vie quotidienne démesurés et parfois étrangement rétro. Vélosolex, cassette audio, pinceau, échelle – tous sont représentés de strict profil avec un réalisme saisissant.

Né en 1967, René Wirths occupe une position originale dans la nouvelle peinture allemande. Ses toiles s’attachent à représenter la « perception » des objets de son quotidien. Entre art conceptuel et hyperréalisme, il fait « poser » ces « choses » dans son atelier et les couche sur fond blanc, par strate, tel qu’ils attrapent la lumière ambiante.

Ses œuvres gardent d’ailleurs souvent la marque de ce lent processus puisque l’artiste reproduit sur la surface même des objets la réverbération des fenêtres de l’atelier ou bien le reflet de son propre corps en train de peindre l’objet.

Comme l’explique la critique Julia Trolp dans l’ouvrage « René Wirths – Dinge » : « Nous voyons ici la personne qui purifie de véritables objets par le processus de peinture pour nous les montrer clairement sur la toile. Cette personne, qui comme un moine se retire à la fin de son labeur dans sa cellule avant de se consacrer à une intense activité méditative, nous est soudainement rendu visible. (…) Pourtant, il est évident que l’artiste ne perd jamais le contact avec la réalité dans sa peinture : il construit une distance entre lui-même et le monde, pour finalement s’en approcher encore plus près. »

L’artiste

Né en 1967 à Waldbröl en Allemagne, René Wirths vit et travaille à Berlin. Fasciné par les questions de perception et de représentation, l’artiste développe une peinture minutieuse au cadrage strict, sur fond blanc. Il fait « poser » ses « sujets » dans la lumière naturelle de l’atelier et les reproduits tels qu’il les perçoit, poussant le spectateur à un choc frontal avec eux. Entre art conceptuel et hyperréalisme, ses œuvres révèlent les failles de notre perception et explorent la perplexité de l’artiste face au monde. 

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