New Paintings
L’américain Clay Ketter expose à l’impasse Beaubourg un nouvel ensemble d’œuvres abstraites, entre tableau et ready-made. Ce nouveau travail puise son inspiration dans les paysages dévastés de la Nouvelle Orléans après le passage de l’Ouragan Katrina. Pourtant, loin d’évoquer la désolation, ces «tableaux » et photographies peintes cherchent à communiquer une énergie vitale presque musicale.
Depuis les années 90, Clay Ketter développe une œuvre originale à la frontière entre minimalisme et architecture. Son travail explore l’étrange beauté des chantiers ou des bâtiments en démolition. Combinant peinture, photographie et matériaux de construction, l’artiste invente des surfaces abstraites aux textures inattendues mêlant stuc, plâtre ou bois.
Pour cette nouvelle exposition, Clay Ketter a pris pour point de départ son projet de 2007 « Gulf Coastal Slabs », un groupe de photographies documentant les effets de l’ouragan Katrina.
Pendant de longs mois, l’artiste, monté sur une grue, a photographié les traces de fondations laissées par les maisons emportées par la tempête. Ce travail, comme celui réalisé dans la vieille ville de Valencia en Espagne en 2003, a considérablement enrichi son vocabulaire de peintre.
Les nouveaux tableaux rappellent ainsi des vues urbaines aériennes de chantiers ou des intérieurs déconstruits avec traces d’étagères et restes de papier peint. Pourtant l’artiste s’affranchit de cette réalité ingrate pour créer librement des compositions dansantes qui révèlent presque des physionomies. Comme il l’explique « Mes peintures sont des projections d’énergie dans l’espace de la pièce, un peu à la manière d’un visage humain (…) Mes œuvres se déterminent elles-mêmes, dans un processus d’association visuelle qui relève presque de l’hallucination ». Peintre minimaliste, menuisier, Clay Ketter est également musicien et reconnaît que la musique, rock en particulier, a probablement une influence profonde dans sa réflexion sur « l’énergie » et le rythme visuel de son travail plastique.
Clay Ketter est né aux États-Unis en 1961 et vit en Suède depuis plus de vingt ans. Il s’est fait connaître dans les années 1990 par ses œuvres hybrides utilisant peinture, matériaux de construction et photographie. Son travail s’inscrit dans une histoire de la peinture américaine abstraite de Jackson Pollock à Robert Ryman. Des surfaces abstraites aux textures inattendues et à la planéité intrigante, Clay Ketter explore l’étrange beauté des chantiers ou des bâtiments en démolition.