iconiques (coeur, outils, robe de chambre) qui peuplaient sa peinture, pour se concentrer sur l’acte de peindre. Jim Dine a fait disparaître les formes reconnaissables, submergées par des abstractions gestuelles aux couleurs vives. Ses nouvelles toiles, de grand format, sont constituées de couches d’acrylique et de sable ; la surface de la peinture a été écorchée, Jim Dine enlevant et ajoutant de la matière, pour construire dans un temps long une matérialité sculpturale. Avec cet ensemble, célébration vibrante de la peinture, l’artiste porte un regard rétrospectif sur sa série des Palettes, qui reprenait dans les années 60 la forme de la palette pour y appliquer tâches et monticules de peinture.

Les titres de la série sont inspirés par le poème de Jim Dine ‘The Flowering Sheets’ (2007) avec, comme thème sous-jacent, la question de l’inspiration, centrale dans son oeuvre. Pionnier du happening et compagnon du pop art, Jim Dine emprunte rapidement une voie singulière. Il se rattache à la tradition européenne portée par des artistes qu’il vénère, de Rembrandt à Matisse. Bois, lithographie, photographie, métal, pierre, il expérimente toutes les techniques pour en bouleverser les règles et les pousser à leurs limites. Pour lui, l’outil et le processus de création sont aussi cruciaux que l’oeuvre achevée.