Ses photographies en couleur mettent en scène des paysages américains, vastes étendues où terre, forêt et mer se rencontrent, comme sur la côte californienne ou de Caroline du Nord. Dans ces espaces où la nature semble régner en maître s’inscrivent des architectures isolées – maisons individuelles, lieux de collectivité – empreintes de l’activité humaine et symbole de sa fragilité. Tout en laissant s’épanouir ses impressions liées aux grands décors naturels, James Casebere poursuit sa réflexion sur la maison perçue comme symbole d’une utopie de société américaine. Les photographies de James Casebere sont le fruit d’un minutieux travail d’atelier, qui démarre avec la construction de maquettes et s’achève avec de complexes mises en lumière.

En nous faisant méditer sur un monde de modèles réduits, l’artiste révèle la vulnérabilité des spectacles grandioses de la nature, et du modèle actuel de développement. S’appuyant sur son goût pour l’architecture, nourri aux sources cinématographiques, le travail de James Casebere l’a établi il y a vingt-cinq ans à l’avant-garde des artistes de la « staged photography », la photographie de mise en scène dont Jeff Wall ou Gregory Crewdson sont d’autres protagonistes célèbres . L’artiste cultive l’ambigüité de la photographie et celle des géographies humaines, pour un travail politique. Il examinait en 2005 les rapports entre Occident et Orient ; en 2008, il s’inspirait des prisons secrètes de l’armée américaine ; en 2010 la série des Landscape with Houses faisait écho à la crise américaine des subprimes.