Planetarium
La ville Lumière se pare des couleurs de l’artiste conceptuel Iván Navarro en accueillant deux nouvelles expositions au Centquatre et à la galerie Templon. Alors que le centre culturel propose un éclairage rétrospectif sur plus de 20 ans de travail, la galerie dévoile une dizaine d’œuvres inédites, réalisées pendant le confinement.
Né en 1972 à Santiago du Chili, Iván Navarro a grandi sous le régime de Pinochet avant d’émigrer en 1997 aux États-Unis. Fasciné par les codes du minimalisme et du design américains, il construit des sculptures électriques où la lumière est le medium fondamental. Hantée par son expérience de la dictature, son travail combine avec subtilité références artistiques et engagement politique. Chez lui, éclairage, illusions d’optique ou jeux de langage sont autant d’outils pour transformer l’espace, modifier le regard et explorer les questions de pouvoir et de contrôle. Au fil des années, ses oeuvres déclinent, derrière l’apparence ludique d’installations lumineuses, les thèmes les plus sombres de l’époque : torture, emprisonnement, domination, inégalités nord-sud, propagande.
Avec Planetarium, Iván Navarro embarque le spectateur dans une ballade poétique à travers des paysages cosmiques. Constellations, nébuleuses, éclipses, de larges panneaux de verre illuminé s’ouvrent telles des fenêtres vers l’infini de l’espace. A la fois sublimes et légèrement inquiétantes, ces cartographies imaginaires s’interrogent sur les limites de l’astronomie, les représentations mentales et l’anthropocentrisme. Au milieu du parcours étoilé, certaines œuvres comme Shard, allusion aux éclats des grenades à fragmentation, ou Mirage laissent affleurer une menace sourde.
Né en 1972 à Santiago, Iván Navarro a grandi sous la dictature de Pinochet. Il vit et travaille à New York depuis 1997. L’artiste utilise la lumière comme matériau de base, détournant des objets en sculptures électriques et transformant l’espace par des jeux d’optique. Au-delà de son aspect ludique, son œuvre est hantée par les questions de pouvoir, de contrôle et d’emprisonnement. Toujours présent en filigrane, le détournement de l’esthétique minimaliste devient le prétexte d’une subtile critique politique et sociale.