Raboutages
Deux ans après sa dernière exposition à Paris, Claude Viallat revient à la Galerie Daniel Templon avec un ensemble inédit de larges peintures sur tissus, abordant à la fois le thème des hommages aux grands maîtres de la peinture et celui de la déconstruction du tableau.
Né en 1936, Claude Viallat est un des fondateurs de Supports-Surfaces, un mouvement d’avant-garde artistique qui éclot au début des années 70. Ce mouvement éphémère remet en question les moyens picturaux traditionnels. Regroupant entre autres Vincent Bioulès, Louis Cane, Daniel Dezeuze, Jean-Pierre Pincemin ou Noël Dolla, ce mouvement à la fois théorique et politique appelle à un renouvellement de l’art par la remise en question des matériaux traditionnels comme la toile et le châssis. Viallat commence ainsi à travailler sur des bâches industrielles, libres de tous châssis, sur lesquelles il répète à l’infini une même forme abstraite. Cette « forme » qui peut évoquer tour à tour un osselet ou une main est devenue au fil du temps sa signature. Répété au pochoir, de couleurs variées et sur des supports divers (tissus d’ameublement, tapis, matériaux de récupération), ce motif, qui annihile la notion de « sujet », permet à Claude Viallat de mener une réflexion sur le sens du geste créatif et le statut « d’œuvre d’art ».
Pour cette nouvelle exposition à la Galerie Daniel Tempon, Claude Viallat a décliné sa forme sur des toiles où il rend hommage à Claude Monet et à Jean-Pierre Pincemin. Des portraits du grand maître impressionniste sont reproduits à l’envers et passablement effacés tandis que l’inscription « Monet Argenteuil » rythme la toile. Dans l’hommage à Pincemin, Viallat reprend les couleurs de son ami et collègue fondateur du mouvement Supports-Surfaces, le rouge brique, le vert et le bleu pâle.
L’exposition présente également une seconde série de toiles constituées de raboutages de culs de fauteuils, de parasols, de tentes, formant des toiles composites aux dimensions improbables. Après avoir présenté régulièrement des formats rectangulaires à la Galerie Daniel Tempon « j’ai eu l’envie d’éclater la surface et l’espace » explique l’artiste, « …ce qui compte, c’est la manière dont les couleurs jouent avec les couleurs qui sont en dessous, comment d’une manière intuitive et non voulue, non prévue, j’arrive à organiser une surface en densité, en intensité. »
A 72 ans, Claude Viallat compte parmi les figures majeures de la peinture française. Il a représenté la France à la Biennale de Venise en 1988. Son œuvre est présente dans de nombreuses collections publiques dont le Musée National d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Centre Georges Pompidou, le Moma de New York ou encore le Musée des Beaux Arts de Montréal et le Musée National d’Osaka.
Claude Viallat est né en 1936 à Nîmes, où il vit et travaille aujourd’hui. Il est l’un des fondateurs de « Supports/Surfaces » dans les années 1970, mouvement qui appelle à un renouvellement de l’art par la remise en question des matériaux traditionnels. Viallat commence ainsi à travailler sur des bâches industrielles, sur lesquelles il répète à l’infini une même forme abstraite, sorte d’osselet devenu sa signature. Répété au pochoir sur divers supports, ce motif ouvre une réflexion sur le sens du geste créatif et le statut « d’œuvre d’art ».