St. Neutralité
Après deux ans d’absence des cimaises des galeries, le Berlinois Jonathan Meese a choisi Paris pour son grand retour.
Âgé maintenant de 40 ans, Jonathan Meese, souvent décrit comme l’enfant terrible de la scène allemande, ne s’est pas assagi. Il investit les deux espaces de la Galerie Templon, avec un groupe de peintures récentes rue Beaubourg, et en face, impasse Beaubourg, une installation de sculptures.
Ses nouvelles toiles sont nées d’une nouvelle phase d’exploration du médium. Collages, slogans et graffiti peuplent des tableaux foisonnants, entre humour et violence. L’artiste orchestre la collision entre empâtements et vernis, coups de pinceaux rageurs et lignes délicates. Et capture « la petite et la grande Histoire » (Jean-Charles Vergne).
L’installation de sculptures propose un retour amusé sur dix ans de pratique sculpturale : mini-installations, figurines, bustes de bronze primitifs ou futuristes. Ce regard rétrospectif fait écho à sa grande exposition au Museum of Contemporary Art, North Miami, « Jonathan Meese : Sculpture » (commissaire Bonnie Clearwater), qui sera inaugurée le 1er décembre 2010. Ainsi réunies, les sculptures peuvent non seulement « discuter entre elles » – comme en rêve l’artiste – mais aussi échanger leur jugement sur les peintures : « The sculptures have to be satisfied » prévient Jonathan Meese.
Né en 1971 à Tokyo, l’artiste vit entre Berlin et Hambourg avant de s’installer définitivement dans la capitale. Cannibalisant le texte et les images de sources aussi variées que Stanley Kubrick, Richard Wagner ou le Marquis de Sade, il a créé une mythologie unique. Ses œuvres évoquent aussi obsessionnellement sa propre personne et l’ énergie vitale au coeur de sa conception de l’art.
Dès le début de sa carrière, Jonathan Meese a privilégié une approche pluridisciplinaire : installation, peinture, performance, musique, vidéo. Découvert en 1998, avec sa première exposition à Berlin et sa participation à la première Biennale de Berlin, Jonathan Meese a depuis exposé dans le monde entier – New-York, Vienne, Barcelone, Tokyo, Mumbai. Il a participé à d’importantes expositions collectives comme « Generation Z » au PS1 à New-York en 1999, « New Blood » à la Saatchi Collection à Londres en 2004 ou « Dionysiac » au Centre Pompidou en 2005. Une grande rétrospective, « Mama Johnny », lui a été consacrée à la Deichtorhallen de Hambourg et au Magasin de Grenoble en 2006.
Depuis 2004 il s’est largement consacré à la performance: son improvisation sur le Parsifal de Wagner au Berlin Staatsoper en 2005 et son Hommage à Noël Coward à la Tate Modern en 2006 ont marqué les mémoires. Plus récemment, il s’est consacré à la conception de décors pour des spectacles au Volksbühne de Berlin et à l’été 2010, dans le cadre du Festival de Salzbourg, Jonathan Meese a signé les décors de la première mondiale de « Dionysos », un opéra inédit de Wolfgang Rihm retraçant la vie de Nietzsche.
La Galerie Templon travaille avec Jonathan Meese depuis 2001. Ce sera sa quatrième exposition à la galerie.
Né en 1970 à Tokyo, Jonathan Meese est allemand et vit à Berlin. Il a développé une œuvre inclassable, entre expressionnisme et actionnisme, qui associe peinture, sculpture, installation et performance. Mêlant références historiques, légendaires, de science-fiction, sa mythologie personnelle convoque des personnages aussi variés que Fantomas, Maldoror ou Staline ; autant d’avatars de l’identité de l’artiste. Son œuvre appelle à la « dictature de l’art ».