La grande parade
Cet automne l’artiste belge Antoine Roegiers investit pour la toute première fois l’espace Parisien de la galerie Templon.
Depuis 2018, Antoine Roegiers pense et réalise son projet de « Narration picturale » : une série de tableaux dont l’ensemble raconte une seule et même histoire. Un fil narratif libre, à chronologie variable et sans fin déterminée.
L’humour, la gravité et la poésie se côtoient pour mener une réflexion sur le monde contemporain tout en nous offrant la possibilité de rire de nous-même.
Dans sa première exposition avec la galerie Templon à Bruxelles en 2023, nous avions laissé cette narration à un moment critique et brûlant . La nature reprenait ses droits après un énorme incendie.
Ce nouveau chapitre : « La grande parade » est composé de treize huiles sur toile qui s’inscrivent dans la tradition du mouvement Romantique. On y retrouve les grands feux, les chiens errants, les masques, les corneilles et la forêt mais ici de nouveaux éléments viennent enrichir son histoire. Un grand duc irréductible, une mystérieuse éclipse et un retour des hommes en fanfare. Une humanité grotesque qui marche au pas, machinalement, des musiciens masqués dans la veine de James Ensor, qui se voilent la face quant à l’état du monde qui l’entoure.
Ici s’exprime toute la Malice de l’artiste qui nous présente, avec une grande dérision, le décalage du défilé haut en couleur évoluant bruyamment dans un monde détruit sous le regard médusé des chiens hagards.
« Je souhaitais faire revenir les hommes dans mon récit pour exprimer mon propre désarroi face à la folie de notre société et le sentiment d’impuissance qui nous sidère parfois » explique Antoine Roegiers, « Le tableau « la solitude du déserteur » (autoportrait) dévoile un individu désemparé ne sachant que faire de son audace de s’être échappé du groupe. L’éclipse quant à elle vient nous rappeler que nous ne sommes qu’un petit confettis dans ce si grand univers .»
Né en 1980 en Belgique, Antoine Roegiers vit et travaille à Paris. Il mixe son savoir-faire de la grande peinture classique avec les techniques contemporaines d’animation. Par son talent de dessinateur et le biais de la technologie, il parvient à donner vie aux personnages fantastiques des maîtres flamands et prends avec eux des libertés en inventant des histoires en mouvement.