Philippe Cognée

Triades

Pour sa première exposition à la galerie Daniel Templon, le peintre Philippe Cognée présente une nouvelle série de toiles monumentales explorant la notion « d’architecture de pouvoir ». S’inspirant de vidéos filmées sur place, photographiées sur moniteur, puis ré-assemblées, Philippe Cognée élabore des peintures tentant de « saisir la globalité » des bâtiments choisis. Il explore ainsi des architectures symboliques tels que le Centre George Pompidou, le Guggenheim Bilbao, la Banque HSBC de Hong Kong ou la Basilique Saint Pierre de Rome.

Depuis plusieurs années, Philippe Cognée s’intéresse à l’architecture, à la façon dont le regard ou la mémoire peuvent appréhender les paysages urbains, et à la question du filtre de l’appareil photo. Il est connu pour ses paysages « vus d’un train », où la vitesse, la distance à la vitre, sont suggérées par le fondu de la peinture à la cire. En 2001-2002, Philippe Cognée s’est particulièrement intéressé à la notion de ville, en reconstruisant des panaromas imaginaires de New York, le Caire ou Hong Kong.

Avec son exposition à la Galerie Templon, Philippe Cognée franchit une nouvelle étape. La « déconstruction » du regard photographique en amont de son travail de peinture permet de dévoiler notre relation ambiguë à l’architecture. En entrechoquant les perspectives et en réarticulant les façades de monuments célèbres, Philippe Cognée s’interroge sur leurs structures à la fois physiques et symboliques. Il pose la question du rôle de ces musées conçus comme des œuvres d’art ou des gratte-ciels contemporains qui deviennent de nouvelles églises.

Né en 1957, Philippe Cognée vit et travaille à Nantes. Son œuvre a été exposée internationalement et est présente dans de nombreuses collections publiques comme la Fondation Cartier, le Musée National d’Art Moderne, le Musée Ludwig ou le Fonds National d’Art Contemporain. En 2002, son œuvre a fait l’objet d’une rétrospective au Musée de l’Abbaye de Sainte Croix aux Sables d’Olonne et au FRAC Auvergne.

En parallèle de son exposition à la galerie, Philippe Cognée présente dans l’exposition « Actifs/Réactifs » au Lieu Unique de Nantes, une large installation d’une trentaine de peintures inspirées par le Bœuf Ecorché de Rembrandt. Accumulation de carcasses répétées, cette œuvre « champ de viande » s’interroge à la fois sur la société de consommation mais aussi sur le regard cinématographique.

L’artiste

Philippe Cognée est né en 1957 à Nantes où il vit et travaille. Ses toiles floues à la cire, chauffée puis écrasée, posent la question de l’épuisement de l’image et de la condition humaine dans son rapport à l’environnement urbain. L’artiste s’inspire de photos ou de vidéos d’autoroutes, de bâtiments, de vues aériennes… Son travail interroge le rôle de la peinture dans une société où l’image, sous les effets des nouvelles technologies, est à la fois omniprésente et appauvrie.

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